Maxime Thuillez : le rédacteur en chef du podcast sur l'écologie

Maxime Thuillez : le rédacteur en chef du podcast sur l'écologie - Quark

Je m’appelle Maxime Thuillez et je suis journaliste. Durant 5 ans j’ai travaillé à la télé, ensuite je suis allé dans un groupe qui s’appelle My Little Paris. Puis, dans le cadre de My Little Paris, j’ai lancé il y a 3 ans le Greenletter Club. Il s’agit d’un média spécialisé sur l’écologie. On est présents en podcast et sur Youtube.

On a plus de 50 000 abonnés aujourd’hui. La ligne éditoriale c’est de dire que le réchauffement climatique va affecter nos vies de A à Z.

Greenletterclub
@greenletterclub

D’une part, on parle des conséquences scientifiques. Puis on parle aussi de l’évolution des conséquences sur chaque cœur de métier. Par exemple : la pêche, l’architecture ou encore l’agriculture. 

Ce média sur l'écologie sert à voir la société avec le prisme et l’angle du réchauffement climatique

Qu'est-ce qu’un rôle de rédacteur en chef au sein d'un média sur l'écologie ? 

Le plus gros du boulot c’est de lire et de s'informer. Je passe énormément de temps à lire des rapports. Il s’agit des ¾ du travail. Au total, j'ai dû lire 300 livres sur l’écologie. Ça fait beaucoup de travail mais ça fait la valeur du podcast et celle des interviews.

Après cela, il faut interviewer les personnalités, puis monter les interviews.

green letter club
Gilles Ramstein pour le 72ème épisode

Comment choisis-tu tes invités ?

Contrairement à beaucoup de gens, j’identifie un sujet. Puis, j'essaie d’avoir la meilleure personne pour en parler. Parfois je trouve ces personnes dans des rapports, dans des livres, dans des articles. Ou alors je demande à mes invités s'ils connaissent quelqu’un sur le sujet en question. 

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Parfois cela bloque. Par exemple, cela fait trois ans que je cherche quelqu’un à interviewer sur le sujet du sable. C’est le deuxième matériau le plus utilisé au monde. Mais je ne trouve personne. Je n’arrive pas à trouver quelqu’un de qualifié sur le sujet. Le sable est étroitement lié à l’industrie. Il s’agit d’un sujet opaque où il y a la présence de mafias (en Inde, au Maroc ou encore en Indonésie).

 

Quelle est ta partie préférée dans ton métier ?

Une partie en aval de mon métier est de faire des conférences. Communiquer à propos du réchauffement climatique dans les entreprises, dans les universités et plein d'autres lieux. 

Ce qui me plaît le plus c’est de comprendre les phénomènes. Puis il y a aussi la partie humaine. 

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J’ai la chance de pouvoir faire beaucoup de rencontres. Contrairement à beaucoup de sujets, celui-ci rend les personnes plus humaines. Il y a une sorte d’humilité car nous sommes tous dans le même bateau. 

Toutes les personnes qui travaillent sur l’écologie ont à cœur de partager ce qu’ils savent. Surtout que l’on en parle peu comparé à l’importance du sujet et les conséquences à venir sur nos vies. Il y a une sorte de confraternité, de solidarité entre les différents acteurs. 

Quel a été l’élément déclencheur à la création d'un média sur l'écologie ?

Je lis depuis plusieurs années des livres et rapports sur l'environnement. J’étais souvent frappé par le fait que les médias n’en parlaient pas du tout. Pour donner un ordre d’idée : il y a l’ingénieur Paul Leclercq qui a scanné l’ensemble des journaux télévisés en France entre 2013 et 2018. Il a montré que 99,2% des sujets ne parlaient pas du réchauffement climatique. 

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Si le boulot de journaliste est de montrer l’importance des sujets, du monde tel qu’il est et tel qu’il va le devenir, alors en réalité les journalistes ne font pas leur boulot.

En tant que journaliste, c’est mon devoir de parler de ce sujet.

Quelles sont pour toi les qualités d’un journaliste ?

Je dirais :

  • L'opiniâtreté
  • La curiosité
  • Le travail

Car un peu comme les acteurs, les journalistes doivent tout le temps monter en compétence sur les sujets qu’ils abordent. Ça demande de travailler énormément. 

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Récemment, j’ai fait une interview sur l’évolution des climats de la Terre depuis 4,6 milliards d’années. C’est un sujet technique et il m’a fallu monter en compétence afin de nourrir l’échange avec mon interlocuteur. Je voulais réellement comprendre et synthétiser le sujet. Mon objectif était de partager au plus grand nombre les évolutions de la Terre depuis son origine. Cela devient presque de la médiation scientifique.

Trouves-tu qu’on commence à parler plus souvent du réchauffement climatique ?

Depuis quelques mois on sent un petit frémissement. Les équipes chez TF1 et France 2 commencent à être formées. Mais il y a quand même un manque de culture générale et de compréhension du sujet.

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Cédric Villani pour le 65ème épisode

Je vais vous partager un exemple qui m’a beaucoup frappé, il est révélateur de ce qui se passe. La veille de la publication du 2ème volet du GIEC, il y a eu un reportage de 3 minutes et 30 secondes (ce qui est énorme à la télé) sur France 2. Il traitait d’une entreprise américaine qui essayait de faire revivre des mammouths grâce à leur ADN, d’ici une vingtaine d'années. En sachant que les mammouths peuvent éviter le dégel du permafrost. Le permafrost est devenu un sujet préoccupant. Il s’agit de terres qui étaient jusqu’à maintenant gelées. Elles émettent du méthane avec le réchauffement climatique.

Il s'agit d’une hypothèse très controversée et d’un sujet farfelu. On ne sait pas si on va réussir à faire revivre des mammouths.

Bref, cela montre que le journaliste et le rédacteur en chef du journal de France 2, ne comprennent pas les enjeux climatiques. Il s’agit plus d’information spectacle plutôt que d’informer réellement les gens sur les choses qu’il faut faire. Par exemple : arrêter la viande, la voiture…

As-tu d’autres médias à nous partager ?

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@blastofficiel 
@vert_le_media
@basilicpodcast

 

As-tu un mot à dire à la jeune génération ?

Les changements se font grâce à un rapport de force. Tant que le rapport de force ne change pas, il n’y aura pas de changement. Les entreprises et les gouvernements ne changeront pas s’ils ne sont pas contraints de le faire.

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Il faut que le rapport de force change et il faut mettre la pression sur les dirigeants. Cela peut se faire dans la rue, via du boycott ou de la désobéissance civile.

Si tu avais toutes les ressources nécessaires, que ferais-tu ?

Je ferais soit une grande réforme agricole. C'est-à-dire nous passer complètement des engrais et des pesticides. Soit une grande réforme institutionnelle. Car c’est en changeant les institutions que nous pourrons conduire des réformes.

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 N'hésitez pas à consulter notre article à propos de matériaux biosourcés : Houbly

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